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tendance à la perfection, mais sous une autre forme.) Dans cet essor personnel vers l’amélioration sont tout le sens et toute la joie de la vie. C’est pourquoi, si le perfectionnement s’obtenait par des moyens extérieurs, notre vie serait privée de toute signification.

La supercherie, ensuite, est en ce fait que l’homme, au lieu d’accomplir sa vraie mission, — l’amélioration de soi-même, — poursuit un vain but. Compter sur la vertu des sacrements, ou sur la foi en la Rédemption, ou sur la prière comme moyens de perfectionnement, équivaudrait à la fantaisie qu’aurait un forgeron, muni de fer, d’un marteau, d’une enclume et d’une forge allumée, de ne pas frapper le fer de son marteau, mais de chercher un tout autre procédé de le forger, ou de prier Dieu de lui donner des forces pour travailler.

Il serait logique d’invoquer Dieu et d’inventer des moyens de se corriger dans le cas seulement où des obstacles surgiraient, ou si l’énergie nous manquait dans l’accomplissement de cette tâche. Dans l’œuvre du