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approprié les usines, les fabriques et les instruments de production, dont la terre, alors ils seront absolument heureux et libres. Bien que cette doctrine soit remplie d’affirmations arbitraires, de contradictions et tout simplement de sottises, elle ne prend pas moins de l’extension depuis quelque temps.

Elle est acceptée non seulement dans les pays où la majeure partie de la population s’est détachée, depuis plusieurs générations, du travail agricole, mais aussi là où la masse des travailleurs ne songe pas encore à abandonner la terre.

Une doctrine qui exige avant tout d’arracher l’ouvrier des champs à ses travaux habituels, sains et agréables, pour le transplanter dans les conditions malsaines, tristes et dangereuses d’un labeur abrutissant et monotone ; une doctrine qui le prive de l’indépendance de l’ouvrier agricole pouvant assurer presque tous ses besoins, et qui le soumet à l’entière servitude d’ouvrier de fabriques vis-à-vis de son maître, cette doctrine ne devrait avoir,