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insensé. Et les journaux qu’il lit, les hommes qu’il voit, l’approuvent et célèbrent ses louanges. Il propose un projet de désarmement universel, enfantin et illusoire, en même temps qu’il augmente le nombre de ses soldats, et on ne tarit pas d’éloges sur sa sagesse et sur ses vertus. Il offense et martyrise, sans nulle raison et sans la moindre nécessité, tout un peuple, les Finlandais, et il n’en est pas moins loué. Il organise enfin, en Chine, un carnage insensé, en contradiction avec son propre projet de paix universelle, et de tous côtés on vante à la fois ses triomphes sanguinaires et sa fidélité à la politique pacifique de son père.

Aussi, doit-on se demander ce qui se passe dans la tête et dans le cœur de ces hommes ? Aussi, peut-on dire que l’oppression des peuples et l’iniquité des guerres ne sont la faute ni d’Alexandre, ni de Guillaume, ni d’Humbert, ni de Nicolas, ni de Chamberlain, qui organisent ces meurtres, mais la faute de ceux qui soutiennent ces dispensateurs de la vie humaine. Aussi, ne sert-il de rien de tuer des Alexan-