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l’assassinat, mais ils reçoivent encore des encouragements et des louanges pour ces occupations.

Les seuls journaux qu’ils lisent et qui leur semblent l’expression des sentiments de toute la nation ou de ses meilleurs représentants, exaltent de la façon la plus servile leurs paroles et leurs actes, si stupides et si mauvais qu’ils soient.

Leur entourage, hommes, femmes, prêtres, laïques, tous ceux qui font bon marché de la dignité humaine, cherchent à qui mieux mieux à les encourager par la flatterie et, de la sorte, les trompent en ne leur laissant pas la possibilité de s’apercevoir de la duperie de leur existence. Ils peuvent vivre cent ans et ne jamais voir un seul homme réellement libre, n’entendre jamais la vérité. Parfois on frémit d’horreur en écoutant leurs paroles et en voyant leurs actes ; mais, si l’on réfléchit un instant à leur situation, on comprend qu’à leur place, quiconque agirait de même. Un homme sensé, qui se trouverait dans cette position, ne pour-