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essentiel de l’organisme : le centre de la sensibilité, ou la conscience[1].

Mais malgré l’arbitraire et la fausseté de la thèse fondamentale de la philosophie positiviste, les soi-disant savants n’ont point laissé de l’accueillir avec enthousiasme.

Il est à remarquer, à ce propos, que, des deux parties de l’œuvre entière d’Auguste Comte, — philosophie positive et politique positive — le monde savant n’accueillit que la première, celle qui justifiait, par des raisons nouvelles tirées de l’expérience, le mal existant des sociétés humaines. Quant à la

  1. Nous disons que l’éléphant et la bactérie sont des organismes uniquement parce que nous supposons en ces êtres, par voie d’analogie, les mêmes assimilations, sensations ou conscience que nous sentons en nous ; mais dans les sociétés humaines et dans le genre humain ce caractère essentiel fait défaut ; et par conséquent, bien qu’en dehors de ce caractère essentiel nous trouvions d’autres caractères communs au genre humain et à l’organisme, l’assimilation du genre humain à un organisme n’est point juste.
    (Note de l’auteur.)