Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

penhauer. L’unique cause pour laquelle cette théorie philosophique devint quelque temps la doctrine de tout le monde, c’était qu’elle s’ajustait, par ses conséquences, aux vices des hommes. Elle tendait à établir que tout est rationnel, que tout est bon, que nul n’est coupable de rien.

Lorsque je commençais la vie, le hégélianisme était la base de tout : il se respirait dans l’air, se faisait jour dans les articles des journaux et des revues, dans les cours d’histoire et de droit, dans les romans, dans les traités, dans l’art, dans les sermons, dans les conversations. L’homme qui ne connaissait pas Hégel n’avait pas le droit de parler ; quiconque voulait trouver la vérité étudiait Hégel. Tout reposait sur lui ; et quarante ans se sont à peine écoulés que tout d’un coup rien ne reste plus de lui, il n’en est pas plus question que s’il n’eût jamais existé. Et le plus surprenant, c’est que le