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que les villes soient désolées et sans citoyens, les maisons sans habitants, et que la terre demeure déserte. »

Nous lisons et nous sommes absolument convaincus que ces choses admirables sont faites non pour nous, mais pour quelque autre peuple. Et c’est pourquoi nous ne voyons pas qu’elles ont été et sont faites pour nous. Nous n’entendons point, nous ne voyons point, nous ne comprenons point par le cœur. Pourquoi cela est-il arrivé ?

Bien ou mal agit ce Dieu, ou cette loi de la nature, par qui furent créés le monde et les hommes : mais la situation des hommes dans le monde, depuis que nous le connaissons, est telle, que nus, sans poil sur le corps, sans terrier où s’abriter, incapables de trouver dans les champs leur nourriture, — comme Robinson dans son île — tous sont dans la nécessité de lutter toujours, de lutter sans repos contre la nature, pour cou-