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Si notre mal social, l’oppression de l’homme, — c’était la mer, alors même cette perle que nous avons perdue vaudrait qu’on sacrifiât sa vie pour épuiser l’océan de ce mal. L’esprit du monde en serait effrayé et se soumettrait plus vite que l’esprit marin. Mais le mal social n’est pas une mer ; c’est une fétide fosse d’ordures, que nous-mêmes emplissons soigneusement de nos immondices. Il nous suffirait seulement de nous réveiller, de comprendre ce que nous faisons, de ne plus aimer nos immondices, pour que cette mer qui est notre œuvre, se desséchât aussitôt : et nous posséderions alors cette perle inestimable de la vie fraternelle, humaine.