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pait avant, et les locataires, des gueux, avaient fait une quête pour l’office des morts, pour l’achat d’une bière et d’un linceul ; les femmes l’avaient ensevelie et mise dans le cercueil. Le sacristain lisait dans l’obscurité ; une femme couverte d’un manteau, se tenait debout, un cierge à la main. Debout aussi, avec un cierge pareil, un homme (un monsieur, faudrait-il dire) était là, vêtu d’un beau pardessus, en bottines vernies, en chemise empesée. C’était le frère de la morte, qu’on avait pu trouver.

Je passai devant la morte et, me dirigeant vers le coin de la patronne, je l’interrogeai sur tout.

La patronne s’effraya de mes questions. Elle avait évidemment peur qu’on ne l’accusât de quelque chose, mais ensuite elle se rassura peu à peu, se mit à parler et finit par me raconter tout. En repassant, je considérai la morte. Tous les morts sont beaux,