Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouvait aller travailler qu’à des intervalles de plus en plus rares : ses forces l’abandonnaient, et c’est pourquoi elle ne pouvait payer la patronne.

La dernière semaine, elle n’était pas sortie du tout pour se rendre à l’ouvrage, et par sa toux empoisonnait la vie de chacun, surtout de la vieille femme, qui ne sortait pas non plus.

Il y avait quatre jours, la patronne n’avait plus voulu loger la blanchisseuse. Elle devait déjà six griveni[1] ; elle ne les payait pas, et nulle espérance de jamais les toucher. Tous les coins étaient pris, et les locataires se plaignaient de la toux de la blanchisseuse.

Lorsque la patronne eut signifié son congé à la blanchisseuse et annoncé sa sortie du logis, la vieille femme manifesta sa

  1. Pluriel de griven, monnaie de dix kopeks.