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d’années, blonde, tranquille et assez jolie, mais maladive.

La patronne du logis est la maîtresse d’un batelier. L’été, l’homme a un canot, et l’hiver ils vivent en louant des coins pour la couchée : trois kopeks sans coussin, cinq kopeks avec un coussin.

La blanchisseuse vécut là quelques mois, fort paisiblement ; mais, dans ces derniers temps, tout le monde se plaignait d’elle, parce qu’elle toussait toute la nuit, et empêchait les autres de dormir.

Une vieille femme de quatre-vingts ans, à moitié folle, aussi pensionnaire de ce logis, avait surtout pris en haine la blanchisseuse et la maltraitait sans trêve ni repos, parce qu’elle l’empêchait de dormir et toute la nuit toussait comme une brebis.

La blanchisseuse se taisait ; elle devait pour son loyer, elle se trouvait en défaut ; il lui fallait donc se tenir tranquille. Elle ne