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pour la couchée ; dans la journée il venait chez moi.

Il me rencontra sur le pas de la porte et sans m’écouter il se mit immédiatement à me raconter ce qui s’était passé cette nuit à la maison de Rjanov. Il n’était pas encore à la moitié de son récit que lui, ce vieil homme, qui avait vu bien des choses dans sa vie, fondit brusquement en larmes et, s’interrompant de parler, détourna son visage vers le mur.

Voici ce qu’il me raconta. Tout ce qu’il me dit était absolument exact. J’ai vérifié tout son récit sur place, et j’ai appris encore d’autres détails que je donnerai tout ensemble :

Dans le corps de logis, au rez-de-chaussée, no 32, où couchait mon ami, il y avait, parmi les hôtes nocturnes, — gueux, femmes qui, pour cinq kopeks, se livrent au premier venu, — une blanchisseuse d’une trentaine