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il se pratique. Et notre art, tel qu’il est, accuse hautement les adeptes de l’art, en ce qu’ils ne veulent pas, ne savent pas, ne peuvent pas servir le peuple.

Le peintre, pour l’exécution de ses grandes œuvres, a besoin d’un atelier tel qu’une quarantaine d’ouvriers, menuisiers ou cordonniers, gelés ou étouffés dans des caves, y pourraient travailler à l’aise. Mais c’est peu encore : il a besoin de la nature, de costumes, de voyages. On dépense des millions pour l’encouragement des arts et les productions de ces arts ne sont ni accessibles ni nécessaires au peuple.

Les musiciens, pour exprimer leurs grandes idées, ont besoin de réunir deux cents hommes en cravate blanche, ou en costumes, et la mise en scène d’un opéra coûte des centaines de mille roubles. Et les productions de cet art ne peuvent provoquer dans le peuple, à supposer même que le