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non l’étudier et le peindre, mais le servir. Tant nous avons perdu de vue le devoir qui nous incombe, nous n’avons pas même remarqué que ce que nous voulions faire dans le domaine des sciences et des arts, d’autres que nous l’ont fait, et que notre place a été prise. Oui, tandis que nous disputions tantôt sur la génération spontanée des organismes, tantôt sur le spiritisme, tantôt sur la forme des atomes, tantôt sur la pangénésie, tantôt sur le protoplasma, etc., le peuple réclamait néanmoins sa nourriture spirituelle ; et les fruits secs de la science et de l’art, sur la commande des spéculateurs, sans autre but que l’appât du gain, se sont mis à fournir au peuple cette nourriture spirituelle, et la lui fournissent.

Voilà déjà quarante ans en Europe, et dix ans environ chez nous, en Russie, que s’écoulent par millions des livres, des tableaux, des chansons, que s’ouvrent des