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Mais plus les jeunes gens avancent dans cette étude, plus loin et plus loin d’eux se recule la possibilité, le désir même de résoudre ces problèmes, et d’autant plus ils s’accoutument, non pas tant à observer, qu’à croire sur parole les observations d’autrui (croire aux cellules, aux protoplasmas, à la quatrième existence des corps, etc.) ; de plus en plus la forme leur cache le fond, de plus en plus ils perdent la conscience du bien et du mal et la faculté de comprendre ces expressions et déterminations du bien et du mal que le genre humain a élaborées, dans le cours de sa vie entière ; de plus en plus ils s’assimilent un spécial jargon scientifique, des termes conditionnels qui n’ont pas de sens général et humain ; de plus en plus ils s’enfoncent dans le hallier des observations que rien n’éclaire ; de plus en plus ils perdent la faculté, non seulement de penser indépendamment, mais même de com-