Page:Tolstoï - Ce qu’il faut faire.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sophie, surgit cette affirmation, aussi peu nouvelle, aussi arbitraire et fausse, que les êtres vivants, c’est-à-dire les organismes, se formaient les uns des autres, non seulement un organisme d’un autre, mais un seul de plusieurs : c’est-à-dire que, dans un laps de temps très long, au bout de millions d’années, par exemple, non seulement d’un ancêtre commun peuvent descendre un canard et un poisson, mais d’un essaim d’abeilles peut se former un animal. Et cette affirmation arbitraire et fausse, le monde savant l’accueillit avec une faveur encore plus générale. Arbitraire, en ce que nul n’a jamais vu comment les organismes se forment les uns des autres, et c’est pourquoi l’hypothèse de l’origine des espèces demeurera toujours une hypothèse, et non point un fait expérimental. Fausse, en ce que la solution du problème de l’origine des espèces par les principes de l’hérédité et de