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AU CAUCASE

jambes pliées sur l’étrier raccourci, demeurait immobile et silencieux à la même place. Les soldats savaient si bien ce qu’ils avaient à faire, qu’on n’avait pas besoin de leur donner des ordres. Parfois, seulement, le capitaine élevait la voix, pour gronder ceux qui dressaient la tête. Le capitaine offrait un aspect très peu militaire. En revanche, il y avait en lui tant de naturel et de simplicité que j’en fus tout surpris.

— Voilà le vrai brave ! me disais-je malgré moi.

Il était tel que j’avais l’habitude de le voir toujours ; les mêmes mouvements tranquilles, la même voix égale, le même air de franchise sur son visage simple et laid. Seulement, à son regard, plus serein que d’habitude, on pouvait reconnaître en lui l’atten-