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UNE EXPÉDITION

la colonne. Il était un peu pâle, ce qui seyait fort à sa physionomie martiale.

Le joli sous-lieutenant était tout à la joie : ses beaux yeux noirs brillaient d’audace ; sa bouche souriait légèrement. Il revenait sans cesse vers le capitaine, lui demandant la permission de s’élancer à l’hurrah[1].

— Dispersons-les ! disait-il d’un air convaincu. Ma parole, nous les disperserons !

— Inutile, répondit le capitaine d’un ton bref. Il faut se replier.

La compagnie du capitaine occupait la lisière du bois, et les soldats accroupis ne tiraient que pour riposter. Le capitaine, dans sa redingote usée et son bonnet hérissé, lâchant la bride à son petit cheval blanc, les

  1. C’est-à-dire à la charge, qui s’exécute aux cris de : Hurrah !