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AU CAUCASE
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tapis. Un soldat sort tout joyeux d’une maisonnette avec une cuvette en fer blanc et des hardes. Un autre, de ses bras étendus, s’efforce d’attraper deux poules qui se débattent contre la haie en coatcadant. Un troisième, ayant trouvé une cruche de lait, s’abreuve et, avec un gros rire, la jette ensuite par terre.

Le bataillon avec lequel j’avais quitté le fort N*** était aussi dans l’aoul. Le capitaine, assis sur le toit d’une hutte, lâchait des bouffées de sa courte pipe avec un air si indifférent, qu’en l’apercevant j’oubliai que je me trouvais dans un aoul envahi ; je me faisais l’effet d’être chez moi.

— Ah ! vous voilà ici, vous aussi ! dit-il en me voyant.

La haute stature du lieutenant Rosencranz