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AU CAUCASE

grande préoccupation. Il pirouetta et, suivi de la cavalerie, s’en fut au trot à travers une large clairière qui s’ouvrait devant nous. Les Cosaques s’éparpillèrent dans la lisière de la forêt.

On voyait, parmi les arbres, un Tcherkesse à pied, puis un autre, un troisième… L’un des officiers dit :

— Ce sont les Tartares.

Voici qu’une légère fumée part de derrière un arbre… Un coup de feu, un autre… Notre fusillade, plus nourrie, domine, de son crépitement, celle de l’ennemi. Parfois, seulement, une balle avec un bruit lent, semblable au vol d’une abeille, prouve, en sifflant à nos oreilles, qu’on tire aussi contre nous. Voici que la ligne, au pas gymnastique, et les canons, au trot, passent à la file.