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AU CAUCASE

chions d’un torrent, alors en pleine crue. L’horizon se resserrait de plus en plus. Parfois, sur le fond obscur des montagnes, brillaient et s’évanouissaient des feux éclatants.

— Dites-moi, je vous prie, que signifient ces feux ? demandai-je à voix basse au Tartare qui chevauchait près de moi.

— Tu ne le sais donc pas ? me répondit-il.

— Non.

— C’est le montagnard qui a attaché une gerbe de paille au bout d’une perche, et qui agite le feu.

— Dans quel but ?

— Pour que chacun apprenne que le Russe est là. Maintenant, dans les aouls, ajouta-t-il en riant, aï, aï ! on tremble que les mécréants n’emportent le butin.