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AU CAUCASE

clarté de la nouvelle lune. Des lumières couraient derrière les fentes des volets et les carreaux des fenêtres. Les hautes cimes des peupliers qui se dressaient à l’horizon, derrière les maisonnettes, semblaient plus noires et plus hautes. Les longues ombres des maisons, des arbres, des haies, se dessinaient gracieusement sur la route argentée et poudreuse. Des voix de grenouilles résonnaient sur la rivière. On entendait dans les rues, tantôt des pas précipités, tantôt des bruits de conversation ou le galop d’un cheval. Du faubourg arrivaient de temps à autre les sons d’un orgue de Barbarie, qui jouait tantôt « viyoutt vitri[1] », tantôt quelque « Aurora-Walzer[2] ».

  1. Les vents soufflent. Chanson d’Ukraine.
  2. Allemand. Valse de l’aurore.