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UNE EXPÉDITION

pendant ce temps les Tchétchènes, restés à l’écart, s’abstenaient de tirer ; mais à peine avait-il tourné son cheval, que plusieurs hommes firent feu sur lui, et une balle lui effleura le derrière.

Une autre fois, je vis un incendie dans le fort : deux compagnies cherchaient à l’éteindre. Au milieu de cette foule éclairée par la flamme, apparut tout à coup une silhouette d’homme à cheval. Cette silhouette, se frayant un passage, arriva tout près du feu. Alors le lieutenant, — c’était lui, — mit pied à terre et se jeta dans le brasier. Cinq minutes après, il en ressortit, les cheveux roussis, le coude brûlé, emportant dans sa poitrine deux colombes qu’il avait sauvées des flammes.

Il s’appelait Rosenkranz. Mais il parlait