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AU CAUCASE

Sont-ils morts, ou si, vivant dans la pauvreté, le loisir leur manque d’y penser ?

— Y-a-t-il longtemps que tu as écrit ?

— C’est en revenant de Dargo que j’ai écrit la dernière lettre. Chante donc « le Petit bouleau », dit Jdanov à Antonov. qui, les coudes sur les genoux, chantonnait. Antonov chanta « le Petit bouleau ».

— C’est la chanson favorite de Jdanov, me dit Tchikine en me tirant par la manche. Quand il arrive à Antonov de la chanter, le vieux en pleure.

Jdanov, assis d’abord dans une complète immobilité, les yeux fixés sur la braise, le visage éclairé par la lueur rougeâtre, semblait morne ; puis ses pommettes se mirent à trembler jusqu’aux oreilles ; enfin il se leva, étendit son manteau sur le sol, et se