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AU CAUCASE

— Ah ! oui, il s’en est passé de belles, par là, fit-il.

— Et pourquoi l’avez-vous abandonné ? demandai-je à Antonov.

— Il souffrait trop du ventre. Tant que nous étions arrêtés, cela allait encore ; mais à peine nous mettions-nous en route, il ne cessait de crier. Il nous suppliait, au nom de Dieu, de le laisser là ; mais on avait pitié. Et puis, lui commençait à nous harceler par trop ; il nous tua, rien qu’à notre pièce, trois hommes et un officier ; en outre, nous étions séparés, je ne sais comment, de notre batterie. Un véritable malheur. Nous craignions de ne pouvoir ramener notre pièce. Et quelle boue !

— Le pire endroit, remarqua le soldat, c’était près de la Montagne-Indienne.