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UNE COUPE EN FORÊT

trop près de la tente du colonel, dressée sur le bord du fossé, la portèrent plus loin de peur de réveiller les officiers qui dormaient dans la tente, et tous deux furent réduits en morceaux.

Autre souvenir de l’expédition de 1832 : un des jeunes soldats ayant dit, par hasard, pendant un combat, que son peloton resterait sur la place, tous ses camarades lui reprochèrent violemment ses mauvaises paroles, qu’ils ne voulaient même pas répéter.

Et voici qu’à cette heure, où chacun ne devait songer qu’à Velentchouk, où une attaque de Tartares pouvait, à chaque moment, nous surprendre à l’improviste, tous prêtaient l’oreille aux joyeux récits de Tchikine, et personne ne soufflait mot de l’engagement de la journée, ni du danger imminent, ni