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AU CAUCASE

Krafft se détourna de lui et se tourna vers moi et Bolkhov, en nous considérant tour à tour. Quant à Trossenko, Krafft ne jeta pas une seule fois les yeux sur lui pendant son récit.

— Eh bien ! voyez-vous, quand nous sortîmes, le matin, le commandant en chef me dit : « Krafft, prends ces retranchements. » Vous savez tous qu’il n’y a pas à répliquer dans le service militaire. Je porte la main à la casquette : « À vos ordres, Votre Excellence ! » Et en avant ! À peine arrivions-nous près du premier retranchement que je me tourne vers mes soldats et je leur dis : « N’ayez pas peur, enfants ! Regardez des deux yeux ! Celui qui traînera, je le sabrerai de ma main ! » Avec un soldat russe, vous savez, il faut agir simplement. Voilà