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AU CAUCASE

— Non, permettez, Abram Iliitch, dit timidement l’aide-de-camp. Il ne reste rien pour le thé et le sucre. Vous comptez qu’un uniforme dure deux ans, tandis qu’ici, en campagne, on manque toujours de pantalons. Et les bottes ? J’en use une paire par mois. Et le linge, chemises, serviettes, essuie-mains, et les dessous. Tout ça, il faut bien l’acheter. À bien faire le compte, il ne reste rien. Parole, Abram Iliitch.

— Oui, porter des dessous, c’est très bien, fit Krafft après un moment de silence, en prononçant le mot « dessous » avec une intonation caressante. C’est simple, vous savez, c’est russe.

— Je vous ferai observer, dit Trossenko, que de quelque manière qu’on fasse le compte, il en ressortirait que nous n’aurions plus,