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AU CAUCASE

de la Russie comme il eût parlé de la Chine et du Japon.

— Oui ! Et ce que nous avons bu de Champagne, en deux mois, c’est effrayant ! continua le major Kirsanov.

— Vous autres, fit Trossenko, vous avez sans doute bu de la limonade. Si ç’avait été moi, on aurait vu comment boit un Caucasien. Nous aurions soutenu notre renommée. J’aurais montré comment il faut boire… Hein ! Bolkhov ? ajouta-t-il.

— Mais, toi, oncle, voilà déjà plus de dix ans que tu es au Caucase, dit Bolkhov… Te rappelles-tu ce qu’a dit Ermolov, qu’Abram Iliitch n’est ici que depuis six ans ?

— Comment, dix ? Bientôt seize ?… se récria Trossenko. Ordonne donc, Bolkhov, qu’on nous serve à boire. Comme il fait hu-