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AU CAUCASE

lousie peut exister sans l’amour… Quoi ? interrogea-t-il en nous regardant tour à tour.

— Voyez-vous cela ? dit avec un sourire Bolkhov.

— Oui ; savez-vous, on est bien en Russie, poursuivit-il, comme si ses phrases eussent été logiquement déduites. Quand j’étais à Tambov, en 1852, on m’accueillait alors comme si j’eusse été quelque aide-de-camp impérial. Me croirez-vous, au bal du gouverneur, quand je fis mon entrée, savez-vous… on me reçut à merveille. Mme la Gouverneresse, savez-vous, m’entretint elle-même, me questionnant sur le Caucase, et tout le monde ainsi… que je ne savais pas… On regardait mon sabre en or, comme si c’eût été une rareté ; on me demandait pourquoi j’avais reçu ce sabre, pourquoi Sainte-