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UNE COUPE EN FORÊT

gissant jusqu’aux oreilles, qu’il n’y avait rien de vrai dans cette histoire.

Le troisième personnage, le capitaine Trossenko, était un vieux Caucasien, dans toute la force du terme, c’est-à-dire un homme pour qui sa compagnie était devenue sa famille, la forteresse où résidait l’état-major son pays, et les chanteurs du régiment sa seule distraction ; un homme pour lequel tout ce qui n’était pas le Caucase ne méritait que le mépris et était presque indigne d’exister, tandis que tout ce qui était le Caucase se divisait en deux parties : la nôtre, et la leur.

Il aimait la première, il haïssait la seconde de toutes les forces de son âme. C’était un homme d’un courage tranquille et aguerri, d’une bonté rare dans ses rapports avec ses