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UNE COUPE EN FORÊT

— Qu’avez-vous à rester immobiles ? Empoignez-le, cria-t-il.

Et aussitôt le blessé fut entouré d’une dizaine d’hommes. Mais à peine l’avait-on déplacé, que Vélentchouk se mit à pousser des cris terribles et à se débattre.

— Qu’as-tu donc à crier comme un lièvre ? dit Antonov en lui maintenant rudement la jambe. Si tu continues, nous te plantons là. Le blessé se tut en effet ; il répétait seulement de temps à autre :

— Oh ! ma mort ! Oh ! mes frères !

Et lorsqu’il eut été hissé sur la charrette, il cessa même de geindre, et je l’entendis causer avec ses camarades d’une voix faible, mais très distincte. Il semblait leur faire ses adieux.

Dans le feu de l’action, nul n’aime à regar-