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AU CAUCASE

bonjourols[1]. Il avait du bien, avait servi dans la garde et parlait le français. Malgré cela, ses camarades l’aimaient. Il avait l’intelligence et le tact de porter une redingote pétersbourgeoise, de faire honneur à un bon dîner et de parler français sans trop froisser ses camarades.

Après avoir causé du temps, du service, et d’amis communs, après nous être communiqué mutuellement nos manières d’envisager les choses, nous en vînmes à une conversation plus intime. Au Caucase, lorsque deux officiers du même monde se rencontrent, la première question qui se présente à leur esprit est celle-ci : « Pourquoi êtes-vous ici ? » C’est à cette interrogation

  1. Mot composé avec le mot français « bonjour » pour désigner un officier de salon.