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UNE COUPE EN FORÊT

vivions bien, charmant garçon. Nous recevions les vivres qui nous étaient nécessaires : matin et soir, une tasse de chocolat pour chaque soldat ; à dîner une soupe de seigneur, de l’orge perlé ; en guise de vodka, du madère, du madère Duverrier… sans bouteille.

— Un fameux madère ! s’écria, plus fort que tous les autres, Vélentchouk, en éclatant de rire. Voilà un fameux madère !

— Eh bien ! et sur les Asiatiques, que racontais-tu ? poursuivit Maximov, quand l’hilarité générale se fut un peu calmée.

Tchikine se pencha vers le feu, prit, au moyen d’un morceau de bois, un charbon embrasé qu’il plaça sur le fourneau de son brûle-gueule, et, silencieusement, sans paraître remarquer l’attention et la curiosité