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AU CAUCASE

ment ça s’est fait, répondit Vélentchouk. En quel honneur aurais-je bu ? murmura-t-il.

— À la bonne heure. C’est qu’il faut répondre de vous autres aux supérieurs, et voilà comment vous vous conduisez ! C’est dégoûtant, conclut l’éloquent Maximov d’un ton déjà radouci.

— Voilà une merveille, mes frères, continua Vélentchouk, après un silence d’une minute, en se grattant la nuque et sans s’adresser à personne en particulier. Parole, c’est une merveille ! Voilà seize ans que je suis au service, et c’est la première fois que cela m’arrive. Quand on a commandé de former les rangs pour l’appel, je me suis tenu prêt, je ne me sentais rien ; et voilà que tout à coup, près du parc, elle m’empoigne…, elle m’empoigne, elle me jette par terre, et