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UNE COUPE EN FORÊT

levée, qui se trouvait en campagne pour la première fois. Il se tenait debout, en pleine fumée, et si près du brasier qu’il semblait que sa schouba usée allait prendre feu. Mais malgré tout, les pans écartés de sa schouba, sa pose tranquille et satisfaite, ses mollets saillants, témoignaient qu’il avait grand plaisir à se chauffer.

Enfin le cinquième soldat, qui se tenait un peu plus à l’écart du brasier, et se taillait un bâton, était l’oncle Jdanov. Jdanov était le plus vieux de la batterie. Il avait connu les autres soldats dès leur entrée au régiment, et tous, par une vieille habitude, l’appelaient « mon oncle ». On disait qu’il ne buvait ni ne fumait jamais, qu’il ne touchait pas aux cartes et ne jurait point. Toutes les heures que lui laissait le service, il les consacrait