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AU CAUCASE
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jeunes soldats se formait toujours autour de Tchikine : il jouait aux cartes avec eux, ou leur racontait quelque histoire de soldat rusé ou de mylord anglais, ou bien il singeait un Tartare ou un Allemand, ou faisait simplement des remarques qui provoquaient l’hilarité générale. Il est vrai que sa réputation de loustic était à tel point établie dans sa batterie qu’il n’avait qu’à ouvrir la bouche et à cligner de l’œil pour que tout le monde s’esclaffât. Et de fait, chez lui, le comique jaillissait, inattendu. En toutes choses, il savait voir quelque particularité à quoi un autre n’eût pas même songé ; et cette faculté de saisir en tout le côté ridicule résistait à toutes les épreuves.

Le quatrième soldat était un gamin d’assez piètre aspect, une recrue de la dernière