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AU CAUCASE
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des bruits de conversation, le cliquetis des fusils des fantassins qui se préparaient à partir. Ça sentait la fumée, le brouillard, le fumier et les torches. Un frisson matinal vous courait dans le dos, et les dents se choquaient involontairement les unes contre les autres. Seulement, aux ébrouements, aux rares piaffements des chevaux, on pouvait deviner, dans cette ombre impénétrable, l’endroit où se tenaient les caissons attelés, et, aux points lumineux des boute-feux, la place des canons.

À un cri « Avec Dieu ! » s’ébranla le premier canon. Le caisson retentit derrière, et le peloton se mit en route. Tous nous ôtâmes nos bonnets et nous signâmes. En prenant place parmi les fantassins, le peloton s’arrêta, et attendit un quart d’heure que la