hésitation. Mais c’est chose promise, nous comptons sur toi !
— C’est impossible, parce que nos rapports de famille doivent être rompus.
— Comment cela ? Pourquoi ? dit Oblonsky avec un sourire.
— Parce que je songe à divorcer d’avec ma femme, votre sœur. Je dois… »
La phrase n’était pas achevée que Stépane Arcadiévitch, contrairement à ce qu’attendait son beau-frère, s’affaissait en poussant un grand soupir dans un fauteuil.
« Alexis Alexandrovitch, ce n’est pas possible, s’écria-t-il avec douleur.
— C’est cependant vrai.
— Pardonne-moi, je n’y puis croire. »
Alexis Alexandrovitch s’assit ; il sentait que ses paroles n’avaient pas produit le résultat voulu, et qu’une explication, même catégorique, ne changerait rien à ses rapports avec Oblonsky.
« C’est une cruelle nécessité, mais je suis forcé de demander le divorce, reprit-il.
— Que veux-tu que je te dise ! te connaissant pour un homme de bien, et Anna pour une femme d’élite, – excuse-moi de ne pouvoir changer mon opinion sur elle, – je ne puis croire à tout cela : il y a là quelque malentendu.
— Oh ! si ce n’était qu’un malentendu !
— Permets, je comprends, mais je t’en supplie, ne te hâte pas.
— Je n’ai rien fait avec précipitation, dit froide-