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bonne heure, se rendit chez le riche moujik, et racheta les semailles et le pré. Il racheta aussi la faux, car elle avait été aussi vendue, et l’apporta au logis. Il envoya le moujik faucher, et lui-même s’en alla chez le cabaretier pour y trouver un cheval avec une charrette à vendre. Il marchanda, acheta, et partit ensuite acheter une vache. Comme il marchait dans la rue, Élysée vit devant lui deux femmes Khokhli. Les deux babas cheminaient en bavardant entre elles, et Élysée les entendit parler de lui.

— D’abord, disait l’une des babas, on ne savait quel était cet homme. On le croyait tout simplement un pèlerin… Il entra, dit-on, pour demander à boire, et puis il est resté à vivre là. Il leur a acheté tout, dit-on. Moi-même je l’ai vu aujourd’hui acheter chez le cabaretier un cheval avec une charrette. Il en existe donc, de telles gens ! Il faut aller voir.