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à genoux devant le filleul et se met aussi à pleurer.

— Tu m’as vaincu, dit-il, vieillard. Vingt ans j’ai lutté contre toi. Tu as pris le dessus sur moi. Maintenant je ne suis plus maître de moi. Fais de moi ce que tu veux. Quand tu m’adjuras pour la première fois, je n’en devins que plus méchant. Je me mis à réfléchir sur tes discours seulement alors que je t’ai vu toi-même te passer du monde. Et depuis, je suspendis à la branche des croûtons pour toi.

Et il se souvient, le filleul, que la baba nettoya la table seulement alors qu’elle eût lavé la serviette ; — lui, ce fut quand il cessa d’avoir soin de lui-même, quand il purifia son cœur, ce fut alors qu’il put purifier le cœur des autres.

Et le brigand dit :

— Et mon cœur a changé seulement alors