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ce qu’ils étaient, des charbons. Un jour le filleul se leva de bonne heure et alla vers la rivière. Il remplit sa bouche d’eau, arrosa le charbon, y retourna une fois, y retourna cent fois, arrosa la terre autour du charbon, se fatigua et s’assit pour se reposer. Il était assis à se reposer, quand tout à coup il entendit le brigand passer en jurant.

Le filleul l’entendit et pensa :

— Il faut se cacher derrière l’arbre, car autrement il me tuera pour un rien, et je n’aurai même pas le temps de racheter mes péchés.

Comme il commençait à passer derrière l’arbre, voilà qu’il pensa :

— Sauf de Dieu, ni le mal ni le bien ne me viendront de personne. Et où pourrais-je me cacher de Lui ?

Le filleul sortit de derrière l’arbre, et ne se cacha point. Il vit passer le brigand, non pas seul, mais portant avec lui en croupe un