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XI


Le filleul passa ainsi encore huit ans ; il commençait à s’ennuyer. Une nuit, il arrosa ses charbons, revint dans son ermitage, il déjeuna et se mit à regarder les sentiers par lesquels devait venir le monde. Et ce jour-là, personne ne vint. Le filleul resta seul jusqu’au soir, et se mit à réfléchir sur sa vie. Il se rappela comment le brigand lui avait reproché de ne se nourrir que de sa piété, et qu’il avait promis de tuer deux hommes en plus, pour lui avoir rappelé Dieu. Le filleul resta songeur, et se remémora sa vie passée.

— Ce n’est pas de cette façon, pensa-t-il, que le vieillard m’avait ordonné de vivre. Le vieillard m’a donné une pénitence, et moi j’en retire du pain et de la gloire. Et cela me plait tant, que je m’ennuie quand le monde ne vient