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se met à compter les meules pour voir s’il y a beaucoup de blé, et il voit une charrette qui passe dans le champ, et un moujik dedans. Le filleul croit que c’est son père, qui vient pendant la nuit enlever son blé. Il reconnaît que c’est Wassili Koudriaschev, le voleur, qui roule dans la charrette. Le voleur s’approche des meules, et se met à charger sa charrette. Le filleul est pris de colère, et il s’écrie :

— Mon petit père, on vole les gerbes de ton champ !

Le père s’éveille en sursaut.

— J’ai vu en rêve, dit-il, qu’on vole les gerbes : je vais aller y voir.

Il monte à cheval et part. Il arrive à son champ et aperçoit Wassili. Il appelle les moujiks. On bat Wassili, on le lie, et on le mène en prison.

Le filleul regarde encore la ville où demeurait sa marraine. Il la voit mariée à un marchand. Il