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savaient déjà la condamnation de Gavrilo et ses menaces d’incendie. Elles avaient même trouvé le temps de se chamailler dans les champs avec les babas de Gavrilo.

Elles racontèrent comment ces dernières les avaient menacées d’un membre du tribunal, un juge qui, paraissait-il, protégeait Gavrilo. Il allait maintenant changer la face du procès, et le maître d’école avait déjà rédigé une supplique au czar en personne. Dans cette supplique, tout se trouvait détaillé, et la cheville, et un certain carré de légume, et le reste. La moitié des biens d’Ivan allait revenir à Gavrilo.

Ivan les écoutait, et son cœur se glaçait de nouveau ; il ne voulait plus faire la paix.

Chez un moujik à son aise, il y a toujours quelque chose à faire. Sans s’arrêter à bavarder avec les babas, il se leva, sortit de l’isba et s’en alla dans l’aire et sous le hangar. Pendant qu’il y faisait sa besogne, le soleil avait