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ton bien commence à décroître, et pourquoi ? Toujours pour la même cause : ton orgueil. Il te faudrait aller avec tes enfants dans les champs, semer le blé, et te voilà obligé de courir ou chez un juge, ou chez un agent d’affaires ; et tu ne laboures pas au bon moment. Tu ne sèmes pas en temps utile ; elle ne donne rien pour rien, notre mère nourricière. L’avoine, pourquoi n’est-elle pas venue ? Quand l’as-tu semée ? Seulement à ton retour de la ville. Et qu’as-tu gagné ? Un souci de plus sur ton échine. Eh ! mon cher, ne t’occupe que de tes affaires. Remue la terre avec tes enfants, reste chez toi. Si quelqu’un t’offense, pardonne-lui. Tu auras alors tout le temps de vaquer à ta besogne, et te sentiras aussi l’âme plus légère.

Ivan restait toujours silencieux.

— Voilà ce que j’avais à te dire, Ivan. Crois-en un vieillard. Va donc, attelle ton cheval, retourne par la même route au tribunal, retire