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bien où elle a pondu, mais la poule ne répondrait pas.

Et elle alla, la jeune femme, chez sa voisine. La vieille vint à sa rencontre.

— Que te faut-il ? ma fille.

— Mais voilà, dit-elle, ma petite grand’mère ; ma poule a volé chez vous aujourd’hui. N’aurait-elle point pondu chez vous un œuf ?

— Nous n’avons rien vu. Nous avons la nôtre ; Dieu merci, elle pond depuis longtemps. Nous avons ramassé nos œufs ; ceux d’autrui, nous n’en avons que faire. Nous autres, ma fille, nous n’allons pas dans la cour des voisins pour ramasser des œufs.

La jeune femme se sentit offensée. Elle dit un mot de trop, la voisine deux, et les deux babas se prirent de bec. Cependant la femme d’Ivan, partie pour aller à l’eau, se mêlait à la dispute. Alors la femme de Gavrilo sortit aussi, et se mit à accabler sa voisine de reproches,