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Et Pakhom s’enquiert où l’on peut acheter de la terre à perpétuité. Et il trouve un moujik : le moujik avait cinq cents déciatines, il s’est ruiné, et vend bon marché. Pakhom s’abouche avec lui, il discute, discute, et ils s’entendent pour quinze cents roubles, dont moitié payable comptant, moitié à échéance. Ils étaient déjà tout à fait d’accord, lorsqu’un jour un passant, un marchand, s’arrêta chez Pakhom pour faire manger ses chevaux. On prit du thé, on causa, et le marchand raconta qu’il venait de chez les Baschkirs[1]. Là, disait-il, il avait acheté cinq mille déciatines de terre, et il n’avait payé que mille roubles.

Pakhom questionnait, le marchand répondait.

— Je n’ai eu pour cela, disait-il, qu’à amadouer les anciens. Je leur ai fait cadeau de

  1. Nomades asiatiques, campés dans la steppe, au delà de l’Oural.