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— Je ne dois pourtant pas pardonner toujours, autrement on me mangerait tout. Il faut faire un exemple.

Il fit un premier exemple, il fit un second exemple en traduisant en justice un autre moujik. Les moujiks voisins se fâchèrent contre Pakhom. Ils se mirent cette fois à envoyer paître exprès sur sa terre. Une nuit, quelqu’un vint dans le petit bois et coupa une dizaine de tilleuls pour faire des tilles. Comme il traversait la forêt, Pakhom voit quelque chose de blanc, il s’approche et aperçoit par terre des tilleuls écorcés. Il ne restait plus en terre que les souches. S’il n’avait abattu que les arbres de la lisière, s’il en avait au moins épargné un seul ! Mais le brigand avait tout coupé !

Pakhom s’indigna.

— Ah ! pensait-il, si je savais qui a fait cela, je me vengerais !