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au dvornick, il nous accablera d’amendes plus que la barinia.

Les moujiks — le mir[1] entier — se rendirent auprès de la barinia pour la prier de ne pas vendre au dvornick, mais à eux-mêmes. Ils promirent de payer plus cher. La barinia consentit. Alors les moujiks se concertèrent pour faire acheter la terre par le mir. On se réunit une fois, deux fois, et l’affaire n’avançait guère. Le diable les divisait : ils ne pouvaient s’entendre. Finalement, ils décidèrent d’acheter chacun sa part, dans la mesure de ses ressources. La barinia y consentit.

Pakhom apprit que son voisin avait acheté vingt déciatines chez la barinia, et qu’elle lui avait laissé la faculté de payer la moitié du prix par annuités. Pakhom en fut jaloux.

  1. Association des chefs de famille, qui régit les affaires de la commune rurale.